top of page
Sa vie
Orléans,1918 - 1994
1933
Roger Toulouse suit les cours du soir de l'École des Beaux-Arts d'Orléans et obtient un premier prix en composition décorative. Il pratique la peinture chez lui avec son frère.
1935
Au début de l'année, Roger est très affecté par la mort de son frère. II obtient encore plusieurs prix à l'École des Beaux-Arts et, à la rentrée, il s'inscrit au cours d'architecture.
1937
Il participe au Salon des Artistes Orléanais et le marchand de couleurs Lecomte lui propose d'exposer une quinzaine de peintures dans son magasin. Peu après, Roger se rend à Saint-Benoît pour rencontrer le poète Max Jacob qui a remarqué l'originalité de ses œuvres. C'est le début d'une amitié qui se poursuivra jusqu'à la mort du poète, en mars 1944. En juillet, il remporte quatre premiers prix et un deuxième prix à l’École des Beaux-Arts. Durant l'été, il visite à Paris les importantes expositions de peinture organisées pour l'Exposition internationale. Il abandonne ses études d'architecture et début novembre, il rencontre Kahnweiler et Picasso, puis Georges Maratier, directeur de la galerie de Beaune, qui prend ses œuvres en dépôt. Peu après, la collectionneuse et romancière américaine Gertrude Stein lui rend visite à Orléans et achète un grand nombre de peintures qui partiront aux États-Unis. Georges Maratier prend le jeune artiste en contrat à raison de quatre toiles par mois.
1939
Du 11 au 31 juillet, une deuxième exposition personnelle de Roger Toulouse se tient à la galerie de Beaune. A la déclaration de guerre, la galerie ferme et Roger, mobilisé comme secrétaire d'état-major, part dans la région de Bourges avant d'être affecté dans le Sud-Ouest
1941
Max Jacob met son jeune ami en relation avec les poètes regroupés sous le vocable des Amis de Rochefort. En juin, les beaux-parents de Roger Toulouse s'installent au 42, quai Saint-Laurent, à Orléans, où ils aménagent un nouvel atelier pour l'artiste. En novembre, Maratier prend la direction de la galerie René Drouin, place Vendôme, où il expose à nouveau des toiles de Roger.
1943
Roger Toulouse est sélectionné au Salon des Artistes Orléanais et, à Paris, au Salon des Tuileries ainsi que chez Drouant-David. A la rentrée, il est accroché en bonne place au Salon d'automne, puis à l'exposition Le rêve et l'imagination dans l'art à la galerie Berri-Raspail.
1946
Il est sélectionné pour l'exposition Art et Résistance, au musée d'Art moderne en février, et pour l'exposition officielle organisée en mars par Balthus au musée de Berne, Les maîtres de l’École de Paris. Il participe à l'exposition itinérante de La jeune peinture française, organisée par Les Amis de l'Art, en France, au Luxembourg et en Afrique du Nord.
1948
René Guy Cadou entreprend une série de poèmes sur des peintures de Roger Toulouse. Une exposition personnelle est organisée à la bibliothèque municipale d'Orléans. Roger commence une trentaine de gouaches pour illustrer les Histoires improbables d'André Ferré et, à la fin de l'année, l'éditeur Pierre André Benoît lui publie son premier recueil de poèmes : Quai Saint-Laurent.
1950
Roger et Marguerite Toulouse emménagent au 9, rue de l'Abreuvoir, à Orléans. Roger peint, de plus en plus coupé du monde artistique parisien, dans son nouvel atelier qui donne sur la Loire.
1953
L'éditeur José Millas-Martin édite les Quatre poèmes de René Guy Cadou sur quatre peintures de Roger Toulouse. Roger fait en juin un voyage en Italie avec ses élèves (Florence, Rome, Naples). Il entre en contact avec le poète Pierre Garnier qui va devenir un de ses plus proches amis.
1956
L'ouvrage de Pierre Garnier sur Roger Toulouse, édité par Les Amis de Rochefort, qui rassemble des poèmes de Bouhier, Cadou, Chaulot et Rousselot, paraît en avril pour l'exposition personnelle organisée par la galerie Decré à Nantes. A la fin de l'année, Roger et ses amis réagissent contre l'intervention soviétique en Hongrie et refusent désormais leur soutien au Parti communiste. Roger Toulouse commence à introduire des triangles dans sa peinture.
1958
Exposition de groupe à Paris à la galerie Creuze. Il poursuit ses recherches dans un isolement de plus en plus total
1962
Exposition de Roger Toulouse à la galerie Cézanne, avec un carton d'invitation préfacé par Jean Cocteau et André Salmon. A cette occasion, Lily Bazalgette dédicace son ouvrage sur l'artiste.
1964
Exposition personnelle à la galerie Six-Sicot à Lille.
1967
En mars, Roger fait une importante donation de dessins de Max Jacob au musée d'Orléans.
1969
Il réalise, à l'atelier du vitrail à Limoges, une œuvre destinée au Pavillon français de l'exposition internationale de Montréal : L'art et la matière. Du 21 juin au 13 juillet a lieu au Centre Artistique et Littéraire de Rochechouart une importante rétrospective et la ville d'Orléans rend à la fin de l'année un hommage à l'artiste à la maison de la culture et à la bibliothèque.
1972
Exposition de sculptures à Orléans et Nîmes. Roger Toulouse modifie complètement son style en peinture en abandonnant les triangles pour des compositions géométriques plutôt inquiétantes et puissamment colorées.
1975
L'Encyclopaedia Universalis lui consacre un long article. Il est ainsi un des neuf peintres vivants cités dans cet ouvrage.
1977
Il inaugure à Limoges une sculpture représentant Saint-Martial, puis il termine deux sculptures monumentales en Hommage à Lavoisier et au sociologue Henri Wallon. Il reçoit la commande d'une grande sculpture en Hommage à René Guy Cadou (groupe scolaire René Guy Cadou).
1979
Il aborde la technique des collages. En décembre, il abandonne l'enseignement pour se consacrer entièrement à son art. Une exposition a lieu à la Maison de la Culture d'Orléans.
1981
Au début de l'année, il expose à Québec au Palais des Congrès, et en avril à Dreux. Il participe en septembre à la manifestation Grands et jeunes d'aujourd'hui au Grand Palais.
1983
Une exposition personnelle est organisée à Briare, au château de Trousse Barrière. À la demande de la municipalité d'Orléans, il crée cinq mascarons en pierre pour le nouveau musée des Beaux-Arts et pour le Centre administratif.
1985
Roger Toulouse participe au festival poétique De Rochefort à Nantes en poésie, dans l'ancienne Manufacture des tabacs de Nantes, et au colloque Rencontres avec Max Jacob à Vannes.
1988
En mars, Roger Toulouse est victime d'une chute grave qui l'immobilise durant de longs mois. Une exposition commune avec Piaubert est organisée à Nantes dans l'ancienne Manufacture des tabacs. Il publie son troisième recueil de poésies : Le noir éclaire le noir.
1991
A l’occasion du Cinquantenaire de la création de l’École de Rochefort, une importante rétrospective de trente-six œuvres est organisée au musée d'Agen.
1993
A partir de juin, il adopte un nouveau style : ses compositions se dispersent, explosent en une multitude de rubans colorés. C'est l'ultime étape de soixante années de peinture.
1942
Portrait de Max Jacob
Le poète à l'orchidée
1937
Autoportrait
1918
Roger Alphonse Albert Toulouse naît le mardi 19 février à Orléans.
1934
Il reçoit à nouveau un premier prix en composition décorative et suit à plein temps les cours de l'École des Beaux-Arts à partir d'octobre.
1936
Roger Toulouse remporte cinq premiers prix à l'École des Beaux-Arts. Il fait à temps partiel des petits travaux pour gagner un peu d'argent et se perfectionner. Dans l'ambiance du Front Populaire, il adhère avec plusieurs de ses camarades aux Jeunesses universitaires antifascistes.
1938
A l'âge de 20 ans, Roger Toulouse participe à plusieurs expositions de groupe à la galerie de Beaune et à l'étranger (à Prague, en Italie, en Angleterre). Maratier lui organise une exposition personnelle du 16 mai au 31 juillet. Les critiques sont encourageantes. André Salmon rédige une notice biographique pour le dictionnaire des peintres Bénézit. Le 20 juin, Roger épouse Marguerite Texier en présence de Max Jacob et du poète Marcel Béalu. Le jeune ménage s'installe chez les parents de Marguerite. En octobre, Roger participe au Salon des Surindépendants.
1940
Durant sa mobilisation, il dessine beaucoup et peint un peu. Il revient à Orléans début octobre et retrouve à Paris Maratier, qui le fait exposer à la galerie de Berri.
1942
Inquiet des persécutions qui frappent sa famille, Max Jacob s'installe au début de l'année à Orléans, chez les Texier. Roger fait alors le fameux portrait du Poète à l'orchidée. Grâce à Georges Maratier et Gaston Diehl, il participe en janvier, à la galerie Berri-Raspail, à une importante manifestation : Les étapes du nouvel art contemporain. Fin mars, la galerie René Drouin édite Dix fragments inédits des Mémoires de l'ombre de Marcel Béalu, comportant onze illustrations par Roger Toulouse. Gaston Diehl à Paris s'emploie activement à lui trouver des débouchés dans un contexte peu favorable à la jeune peinture. Fidèle à ses engagements politiques d'avant-guerre, Roger lutte à sa manière contre l'occupant en évitant le Service du Travail Obligatoire à de nombreux jeunes gens.
1945
Au début de l'année, Roger Toulouse adopte brusquement un nouveau style expressionniste et coloré. Il expose cette nouvelle peinture chez Maratier, place Vendôme, chez René Breteau, au Salon d'automne, et pour plusieurs années au Salon de mai que Gaston Diehl vient de fonder.
1947
Roger Toulouse organise à Orléans une exposition sur Max Jacob à la bibliothèque municipale. Il reçoit le Prix de la jeune peinture chez Drouant-David. En septembre il rencontre René Guy Cadou à Louisfert.
Le directeur de l’École Normale d'Instituteurs d'Orléans lui propose un poste de professeur de dessin qu'il va occuper pendant trente-deux ans.
1949.
Roger Toulouse participe activement au retour des restes de Max Jacob à Saint-Benoît, le 5 mars. Il continue ses expériences picturales, détruit de nombreuses œuvres et dessine beaucoup. Son style change pour devenir réaliste et symboliste, dans un chromatisme moins agressif. Dès cette époque, son engagement politique à gauche se fait plus actif.
1951
La mort de son ami, le poète René Guy Cadou, le touche profondément.
1954
La galerie Le Soleil dans la tête, rue de Vaugirard, organise une exposition personnelle de ses dessins. Pour la première fois Roger Toulouse montre des œuvres composées de triangles.
1957
Une exposition personnelle de Roger Toulouse à la galerie Guénégaud à Paris connaît un grand succès. A Orléans, le peintre poursuit ses recherches dans sa nouvelle manière triangulée.
1961
Georges Maratier organise au musée national de Tokyo une exposition de cinquante-cinq œuvres anciennes de Roger Toulouse qui lui appartiennent. Toutes ces peintures sont ensuite vendues sur place.
1963
En octobre, Roger et Marguerite Toulouse déménagent au 11, rue de l'Abreuvoir où l'artiste dispose d'un vaste atelier lumineux qui donne sur un magnifique cèdre centenaire.
1965
Exposition personnelle à la galerie Charamon à Orléans.
1968
La manufacture Haviland à Limoges lui commande des décors pour des plats en porcelaine et des figurines en terre pour lesquelles il fabrique des armatures métalliques à base de triangles. Pendant quelques années, des émissions culturelles de FR3 ont lieu chez Roger Toulouse qui voit ainsi défiler de nombreux artistes, poètes, écrivains dont Hervé Bazin, qui le pousse à faire des sculptures métalliques.
1970
Roger Toulouse aborde la sculpture. Son style évolue rapidement : les triangles sont remplacés par des formes plus affirmées et compactes à la fin de l'année.
1974
Il participe au Festival de poésie murale organise au château des Stuart à Aubigny-sur-Nère, pour lequel il va créer chaque année de grands panneaux sur des poèmes de Béalu, Bouhier, Brindeau, le prix Nobel Odysseus Elytis, Maya, Reverdy... Dans le cadre du "1%", il reçoit plusieurs commandes de sculptures monumentales pour des groupes scolaires du Loiret.
1976
Roger Toulouse publie son deuxième recueil de poèmes : Magica Forti.
1978
Roger Toulouse expose au musée de Wichita (USA) et au Salon international d'art au musée de Toulon, puis à Draguignan.
1980
En mars, Roger Toulouse expose plusieurs œuvres au Coliseum à New York. Il participe, comme conseiller culturel à la peinture, au comité des programmes de FR3.
1982
En janvier, ses œuvres récentes font l'objet d'une exposition personnelle à la nouvelle Maison de la Culture d'Orléans. Il participe à une manifestation d'art contemporain à Troyes, en juillet, et de nouveau à l'exposition Grands et jeunes d'aujourd'hui. Roger abandonne la sculpture en métal qui le fatigue trop.
1984
Une exposition personnelle d'œuvres récentes a lieu au musée des Beaux-Arts de Quimper, puis, en septembre, à l'hôtel de ville de La Rochelle.
1986
Il expose six peintures au nouveau musée des Beaux-Arts d'Orléans. Il fait de nombreuses illustrations, des peintures, des sculptures en bois, des poèmes.
1989
Roger participe à la rétrospective du musée d'Orléans : Max Jacob et les artistes de son temps. A la fin de l'année, il retrouve son énergie et modifie sa palette pour peindre des œuvres d'un blanc éclatant.
1992
Le blanc s'efface au profit de couleurs lumineuses éclatantes et les compositions se compliquent de nombreux éléments figuratifs. Puis Roger Toulouse fait des collages avec des couleurs plus ternes, obscurcies par l'emploi du noir de fumée. Fatigué, il travaille très lentement.
1994
II s'éteint le 11 septembre, des suites d'une leucémie qui l'affaiblissait lentement depuis de longues années.
Voir aussi
bottom of page