Roger Toulouse, le peintre
Universalité ! Intemporalité ! Franchement, quel artiste n'a jamais rêvé de voir reconnaître à sa création l'une ou l'autre de ces deux dimensions ? Disons-le sans attendre : à nos yeux, l’œuvre de Roger Toulouse incarne l'une et l'autre ! C'est le fruit précieux de son approche consciente du rôle social de l'artiste, observateur et témoin de son temps.
Déjà Cadou le pressentait dans une lettre de 1949 : "Tu le sais bien, Roger, il ne s'agit pas de plaire, ni d'étonner. Il s'agit de durer." Et il soulignait durer, ce à quoi il s'efforçait lui-même et qu'il a réussi à faire en poésie.
Pour durer, Roger Toulouse a choisi d'emprunter la voie que lui conseillait Max Jacob : " ...l'humilité, première marche de la carrière artistique. L'humilité ouvre les yeux et l'orgueil les ferme."
Humble, désintéressé, tournant le dos aux mondanités, fuyant les rencontres convenues, sans richesse ni lendemain, refusant de sacrifier aux sollicitations et commandes des marchands, Toulouse a poursuivi en solitaire ses recherches esthétiques, pour assouvir ce qu'il ressentait profondément, intimement, impérieusement : la tentation d'une œuvre.
Éclairage liminaire
Le découpage chronologique proposé ci-dessous, est volontairement simplifié. Il est fait pour donner quelques points de repères dans une œuvre riche et variée, dont la diversité n'enlève rien à l'unité.
Quand on pose un regard rétrospectif sur la création de Roger Toulouse, quel que soit la technique et le support utilisés, on comprend qu'il n'y a pas de ruptures brutales entre les œuvres de périodes en apparence différentes. Ce qui frappe, c'est une perpétuelle évolution, produit de la recherche patiente de l'artiste pour se renouveler, sans perdre ni sa liberté, ni son originalité.